Une nuit au sommet!
- Bottine
- 2 juin 2016
- 5 min de lecture
Je l'avoue, la veille de notre départ, j'étais nerveuse: tellement que j'en n'ai pas dormi de la nuit, ou presque (pis je vous jure que cette fois-ci c'était pas à cause de mes chaleurs de ménopausée!!)... Même pour des randonneurs comme nous, s'attaquer à une montagne avec notre bagage sur le dos, tel un escargot, c'est stressant! C'était ma première fois... J'avais peur... En fait, j'étais terrorisée! Heureusement, l'Homme était là pour me rassurer. J'ai appris plus tard, c'est que lui aussi avait la "chienne"! Alors j'ai pris mon courage à deux mains, mon "backpack" sur mon dos (je me suis presque fait un tour de rein tellement il était pesant!), mon Homme par la main et je me suis dit: "Vas-y Bottine! T'es belle, t'es fine, t'es capable!"

Ce n'était pas la première fois que je voyais la chute à l'Anse-Saint-Jean. Ce n'était pas la première fois que je parcourais ce sentier, mais c'était la première fois que je le faisais avec l'idée de dormir au sommet. Pensez-y: dormir au sommet veut aussi dire trimbaler sa tente, son matelas, son sac de couchage, son eau, sa trousse de secours, ses vêtements de rechange, ses pantalons de pluie, sa veste de pluie, sa couverture, sa nourriture, sa crème solaire, son chasse-moustique, alouette! Pas besoin d'avoir la tête à Papineau pour comprendre que ce n'était pas qu'une simple ballade... Et pourtant, cette randonnée a été celle qui restera gravée dans nos mémoires.
Nos préparatifs
Depuis belle lurette, on se disait, l'Homme et moi, qu'il faudrait qu'on fasse une longue randonnée, échelonnée sur plusieurs jours... Et cette année, on est rendu là! Alors on a décidé de faire une méga longue randonnée de 42 km... Oui oui 42 km... On s'est équipé: brûleur de camping portatif, vaisselle, matelas, nourriture déshydratée... Tout le kit quoi. Mais on ne pouvait pas faire cette longue randonnée sans se pratiquer avant: on a marché sur le Mont-Jacob à Jonquière avec nos sacs sur le dos pour s'entraîner et un matin l'Homme a dit :"On va camper en haut de la montagne blanche en fin de semaine!" Et moi de répondre sur le champ, sans hésitation; "Ok!" Ça y était. Une fois de plus, on venait de se donner un nouveau défi. On allait camper au sommet. RIEN DE MOINS!
Notre randonnée
Fringants et dispos (si on veut, je vous rappelle que je n'avais pas dormi la veille...), on est parti. Tôt le matin du 28 mai, on mettait nos sacs dans le Jeep et on partait ENFIN en expédition! Arrivés sur place, on débutait notre ascension! Avec 80 livres sur le dos (45 livres pour l'Homme et 35 moi, notre ascension allait, contre toute attente, être beaucoup plus facile qu'on ne le pensait au départ.

Juste avant de partir de la maison samedi matin...
Je porte mes lunettes parce que j'ai encore les yeux sur l'oreiller!!
Nos premiers 2,5 kilomètres ont été marchés relativement rapidement: 45 minutes. Pas mal étant donné la surcharge sur nos épaules. Au belvédère de la chute, on avait monté un dénivelé de 165 mètres. On méritait bien une pause de 15 minutes. On s'est rincé l'oeil en appréciant la vue magnifique du village de l'Anse-Saint-Jean du haut de la chute.

Cette première montée s'est très bien passée. On s'attendait à "rusher" mais non, serait-on plus en forme qu'on ne le pense? Ci-dessus, le panorama du belvédère à 2.5km du point de départ. Cette première partie du sentier est relativement facile pour tous. Si vous êtes moins en forme, prenez votre temps. Vos efforts seront récompensés.
Au km 4.5 environ, après 300 mètres de dénivelé, nous avons arrêté pour le lunch et on en a profité pour se reposer un peu, déposer nos sacs et se sentir léger! Le soleil était au rendez-vous et les sandwichs succulents! Le lac mort était magnifique, calme et revigorant. Après une demi-heure de dîner, il était temps de continuer et de repartir.

Après le dîner, nous avons continué notre périple en longeant le lac mort sur ce sentier de roches...
Là où il ne faut surtout pas perdre pied!
Les grenouilles chantaient à tout rompre!
Ces derniers kilomètres furent plus éprouvants que les premiers: c'étaient 260 mètres de dénivelé à franchir sur une distance d'environ 3 kilomètres... Ouf! Pas facile: c'était éreintant, essoufflant, fatigant! Mais on allait y arriver. À plusieurs reprises, nous avons remercier nos anges pour la belle température (décidément l'année 2016 est déjà exceptionnelle au point de vue de la météo).

À quelques centaines de mètres du sommet, on pouvait déjà contempler le paysage.
Cette nature époustouflante nous a fait oublier qu'il fallait encore monter et monter...
Notre arrivée
À 14h précises, nous y étions! En sueur et fiers d'avoir réussi cette première expérience, nous pouvions enfin profiter du reste de notre journée. On a installé notre campement et nous sommes étendus au soleil. L'Homme, fidèle à ses habitudes, en profiter pour lire un bon livre et moi, pour me reposer bien collée sur lui... C'était la douce vie! La quiétude et la tranquillité. Incroyable, nous étions là, au sommet, à se reposer... Les maniaques de plage ne savent vraiment pas ce qu'ils manquent... Nous étions seuls au monde! Cet après-midi là, le monde nous appartenait! La montagne aussi!

Le sommet... La vue parle d'elle-même.
On s'est fait un feu plus tard. On a mangé un bon Pad Thai au poulet! C'était succulent. La nuit était belle, il n'y avait pas de vent et nous étions bien. C'est comme si, le temps d'un instant, le monde s'était arrêté pour nous permettre d'en profiter!

Notre campement: on ne pouvait pas demander mieux!
Au petit matin, on s'est levé avec la pluie, mais la vue magnifique aussi... dimanche matin, c'était déjà la fin. Il fallait retourner à la maison, redescendre de notre nuage,,, euh montagne, pour reprendre nos vies habituelles.

Service aux chambres... Prière de ne pas déranger!

Souvent, les gens nous demandent pourquoi on se donne tout se mal pour grimper des montagnes. Aujourd'hui, je vous assure que le mal qu'on se donne vaut tous les voyages à Cuba sur une plage ou les vacances de rêve dans les hôtels. Aujourd'hui, je vous assure que grimper des montagnes c'est se dépasser, aller au bout de ses idées folles et surtout c'est savoir profiter, apprécier notre beau monde, notre nature et tout les petits détails comme la mousse sur les roches en forme de bonhomme sourire (comme sur la photo)... Allez! Enfilez vos bottines et partez à la découverte de votre monde! Marcher dans en montagne ce n'est pas que magnifique, c'est aussi une véritable thérapie!
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