Jouer dehors avec des ados - Partie 2
- Bottine
- 20 mars 2016
- 5 min de lecture
Armés de notre courage et les doigts croisés, nous nous sommes lancés : « Et si on se faisait un campement dans le bois et qu’on couchait dedans? » a demandé l’Homme aux ados. Fébriles et impatients, nous attendions la réponse. Il faut le mentionner, nous étions aussi super terrifiés… C’est épeurant un ado! Évidemment, les « ho » et les « ha » et les « Yes ça nous tente! » n’ont pas afflués… Je vous le répète, ce sont 6 ados de 12 à 16 ans…Donc peu enthousiastes, nos super ados ont tout de même accepté. Il faut dire qu’on les avait menacés de faire toutes les tâches ménagères pendant toute la semaine juste avant de faire notre offre… On est peut-être téméraire, mais on n’est pas fou quand même! Non non, sérieusement, l’idée leur semblait intéressante. C’est ce que je j’avais déchiffré dans leur expression corporelle : vous savez, avec le temps, je commence à être une experte du langage non verbal de l’adolescent! Le simple fait de quitter des yeux sa tablette pour nous écouter démontrait, hors de tout doute, qu’il y avait un certain intérêt… Incroyable! Les ados nous écoutaient sans qu’on leur demande de lâcher leur foutue machine électronique!
C’est comme ça que notre fameuse aventure de la semaine allait débuter, deux parents qui n’ont pas froids aux yeux et 6 ados qui n’étaient pas certains que ce soit une bonne idée. On a d’abord commencé par se préparer… Oufff!! La préparation avec les ados… C’est comme les préliminaires pour un gars, toujours trop long!!! Il fallait ensuite trouver un endroit pour faire un campement Je dois vous mentionner que notre cour arrière est plus petite que votre entrée de garage, donc c’était nécessaire de trouver une forêt… Entre deux maisons, ça n’aurait pas eu le même charme! Comme nous avons une montagne à deux pas de la maison, je devrais plutôt dire une colline, nous avons convenu que le Mont-Jacob à Jonquière était tout désigné!
Plus de 60 minutes plus tard, nous étions faits prêts à partir. Armés de nos raquettes, pelles et petites scies, nous nous préparions à bâtir notre campement. Ensemble, nous avons quitté la maison en ce dimanche après-midi pour trouver le « spot » idéal pour notre bivouac. Quelques minutes plus tard, à seulement 10 minutes de marche nous avions déterminé que c’est à cet endroit que nous bâtirions notre « quincy » ou « lean-to » ou « appenti ». Durant cette courte marche, j’étais derrière la gang et c’était drôle de voir nos enfants marcher tels les 7 nains avec leurs pics et pelles dans les sentiers… Je me sentais fière d’avoir réussi à sortir ces ados dehors… Mais ce n’était que le début. On devait les garder occuper pendant tout l’après-midi… Un autre défi…

En marchant dans les sentiers du Mont-Jacob
à la recherche de l’endroit pour notre campement.
Une fois sur place, nous avons creusé un énorme trou qui allait devenir notre coin feu et un énorme trou qui allait devenir notre abri. Élizabeth était fière de nous dire qu’elle avait fait ça avec les cadets déjà. Elle appelait ça un tombeau! 3 murs de neige recouverts par des branches de sapin et un trou pour l’entrée. Les ados se sont démenés pour trouver du bois, creuser, préparer et s’amuser. Ils ont même oublié, ou presque, que nous étions en hiver et qu’il ne faisait pas chaud chaud… Nous avions réussi! Nous avions bâti notre campement. Mais ce n’est pas cette journée-là que nous allions coucher dedans : je travaillais le lendemain.

Notre campement en construction… Avec nous y’a pas de syndicat et pas de décret, donc ça va vite! Nous sommes les boss! Ils sont les exécutants, un point c’est tout!

Notre appenti complété, après quelques heures dehors
Un bon snack au tour du feu : les sorties hivernales sont toujours plus belles avec des saucisses à hot-dogs bien dorées sur le feu!
Ci-dessous:
Catherine qui se délecte...
Je vous avoue qu'elle ne sera pas contente que j'aie choisi cette photo... Ha ha ha!

Toute notre gang à profiter du feu! C'est Élizabeth qui a pris la photo

Toute la semaine, l’Homme est donc resté à la maison avec les ados et ensemble, ils ont de nouveau travaillé sur notre campement. À quelques reprises, ils y sont retournés. Le lundi, il est tombé plusieurs centimètres de neige. Nous avions peur pour notre abri. Avait-il supporté le poids de la neige? Le mardi, ils y sont retournés. L’abri était presqu’invisible, mais il y était toujours! De nouveau, ils ont peaufiné notre installation. Après tout, nous allions dormir dedans vendredi.
Notre abri était presqu'invisible sous toute cette neige


Le vendredi, la gang est de nouveau partie en après-midi pour compléter la mise en place. Chacun avait sa tâche telle qu’aller chercher du bois, aplanir le sol de notre appenti, préparer le feu pour la soirée et bien d’autres. Quand je suis revenue de ma journée de travail, à 17h30, nous étions fins prêts. Nous avons soupé à la maison et nous nous sommes préparés. Cette fois-ci, la préparation a été beaucoup plus rapide! Je vous épargne les détails, mais je peux vous dire que nous avons amené la voiture avec tout le « stock » à moins de 5 minutes de marche de notre campement. Les enfants et l’Homme m’ont rejointe dans la rue et chacun a pris une partie du bagage de la famille : sac à dos, chaises pliantes, sac de couchage. C’était impressionnant de nous voir! Un couple nous a même salués de la fenêtre de sa cuisine… Je suis convaincue qu’il pensait que nous étions un groupe de scouts ou de cadets. Après tout, nous avions 6 adolescents et nous nous apprêtions à dormir dans le bois, en hiver, à -20 degrés Celcius! Connaissez-vous une famille qui ferait ça? Sérieusement?
Pendant la soirée, nous avons fait un feu, mangé des saucisses et du bacon sur le feu, on s’est fait des rôties, on a refait le monde en famille. Notre feu était parfait! L’atmosphère était super agréable! Il y avait plein d’étoiles dans le ciel. On se serait cru au fin fond de la campagne, mais nous étions à seulement à quelques minutes de la maison. Bientôt, l’heure de se coucher est arrivée… Ouff! Tout un défi! À tour de rôle, les enfants se sont installés dans leur « sleeping bag ». Ils devaient se coller comme des sardines. L’abri était un peu petit pour 8 personnes, mais c’est comme ça qu’il allait nous tenir au chaud. Nous avons donc dormi en cuillère, collés, collés! C’était toute une expérience!

Collés comme des sardines dans notre abri de fortune.
Au final, les filles, spécialement Mara et Catherine, ont décrété que « pu jamais » elles ne coucheraient dehors! Elles ont eu un peu froid et c’était quand même compliqué pour aller faire pipi dans la nuit… Elles n’ont d’ailleurs pas « toffé » la nuit et sont retournées à la maison à 2h du matin pour dormir au chaud. Quant aux gars, une fois qu’ils ont été endormis, on ne les a plus entendus sauf Rémi qui ronflait! Chéri a dormi à la belle étoile: il n’y avait pas de place pour lui dans l’abri et moi, bien, j’ai super bien dormi aussi… Mais, seulement après que nos filles soient parties se coucher à la maison! Je n’avais plus à les écouter jaser… Ça parle des filles hein?
Je recommande à tous les parents de faire une fois dans leur vie une activité comme celle-là avec leurs enfants, et ce, même si certaines ont moins apprécié l’aventure. Je suis convaincue que dans 10, 20 ou même 50 ans, nos enfants s’en souviendront encore! Pendant la relâche, nous avons érigé bien plus qu’un campement: nous avons bâti des liens encore plus forts et surtout nous avons construit des souvenirs qui resteront gravés dans nos mémoires pour toutes nos vies! Et ça, ça n’a pas de prix! Mission accomplie!
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